Vous avez décidé de mener, en 2014, une campagne d’opinion sur le thème de l’engagement. Quels objectifs vous êtes vous fixés ?
Nous avons effectivement l’intention de conduire une campagne d’opinion pour faire valoir une conception exigeante de la vie associative, dont le moteur est l’engagement. L’association est, avant tout, une façon de s’engager les uns vis-à-vis des autres en mettant en commun du temps et des compétences. Nous ajouterons que les associations ne remplissent pleinement leur rôle que lorsqu’elles s’inscrivent dans l’intérêt général et contribuent à faire vivre une démocratie continue. Les 16 millions de bénévoles engagés dans des associations, eux-mêmes, et le million et demi de salariés ne se rendent pas forcément compte à quel point leur rôle est primordial dans la société, bien au-delà du service qu’ils rendent à telle ou telle catégorie de la population. Les associations mobilisent des énergies et donnent confiance dans un monde tenté par le désenchantement. Sans leur action, le pays serait encore plus pessimiste. Cette campagne s’adressera aussi à eux pour renforcer leur détermination. Au-delà, elle a vocation à revendiquer cette conception de la vie associative auprès des pouvoirs publics et des (nouveaux) élus, mais aussi auprès du grand public. Les exemples d’actions sont nombreux qui montrent concrètement la créativité et l’innovation sociale à l’œuvre mais aussi le lien entre l’engagement et la démocratie, les intérêts collectifs et l’intérêt général. Nous espérons convaincre de la pertinence de cette approche, à l’opposé d’une conception utilitariste de l’association.
La jeunesse française est, aujourd’hui, très engagée, un signe fort de la vitalité d’un pays. Quel message souhaitez-vous adresser à ces jeunes à travers cette campagne ?
Les jeunes s’engagent, aujourd’hui plus qu’hier. Il nous faut entendre leurs aspirations et faire évoluer nos modes d’action collective pour qu’ils soient encore plus nombreux et plus à leur aise dans nos organisations. Les jeunes engagés ont besoin de saisir l’effet de leurs actions à court et moyen terme ; ils sont particulièrement heurtés par les écarts entre les discours et les actes ; ils ont besoin de preuves de la capacité du collectif à poursuivre un idéal commun. Je ne suis pas sûre qu’ils soient très différents en cela des générations plus âgées qui rejoignent des associations aujourd’hui. Peut-être sont-ils plus impatients mais ils ont quelques raisons. Un président d’association sur deux est un homme de plus de 65 ans appartenant à la classe moyenne ou supérieure. Nous savons devoir inventer des nouvelles façons de faire émerger des jeunes leaders et leur permettre d’assumer des responsabilités dès qu’ils en sont capables. Beaucoup d’associations y travaillent, en particulier à partir du service civique.
Quelles sont les autres priorités de la CPCA ?
Les travaux de la CPCA s’organisent autour de 4 grands axes que sont l’engagement, l’emploi, l’économie et la co-construction de l’action publique. Ils donneront lieu à des prises de position sans doute plus offensives dans les prochains temps car l’actualité le nécessite. Notre profond ancrage territorial, la force de nos membres qui regroupent 600 000 associations, font de nous "la voix du mouvement associatif" depuis 15 ans. En 2014, en devenant "le mouvement associatif", nous espérons être plus lisibles pour la population en même temps que nous voulons nous ouvrir à de nouveaux secteurs et à de nouvelles approches associatives.
Pour aller plus loin : http://
www.associations.gouv.fr/IMG/pdf/asso_pouvoirs_publics.pdf