Comment vous êtes vous retrouvée dans le groupe de travail Garantie Jeunes ?
Je suis engagée dans une mission de Service Civique depuis le début de l’année à la mission locale du bassin Carcassonnais. En février, j’ai été avertie par mon directeur que le ministère souhaitait voir des jeunes participer à ce groupe de travail. J’ai immédiatement postulé car j’y voyais non seulement une opportunité d’enrichissement personnel, mais c’était également une occasion de faire entendre ma voix. Je suis déjà très investie auprès des autres jeunes de ma région, à travers ma mission, et notamment ceux en situation de décrochage ou de précarité. J’ai eu moi aussi un parcours scolaire et professionnel chaotique jusqu’à présent et j’avais à cœur d’être partie prenante dans ce dispositif pour faire bouger les choses.
Quel a été votre rôle ?
Je suis dans un premier temps allée à la rencontre des jeunes en difficulté dans ma région. Des jeunes qui ont quitté le système éducatif, qui sont le plus souvent sans diplômes et qui ne sont ni en emploi, ni en formation. L’objectif était de les écouter, de recueillir leurs témoignages à travers un questionnaire que j’avais élaboré pour définir leurs besoins, leurs attentes... J’ai aussi questionné des parents, des conseillers d’insertion pour enrichir ma vision globale sur les problématiques locales. Car il est clair que les jeunes de l’Aude ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés qu’à Paris par exemple.
Qu’est-il ressorti principalement de ces échanges ?
En région, beaucoup trop de jeunes sont confrontés à des problèmes de mobilité. Ils pensent également le plus souvent qu’il leur est impossible de décrocher un emploi s’ils n’ont pas ou peu de diplômes. Le manque de confiance en eux est clairement un frein pour ces jeunes qui souhaitent sortir de ces situations de précarité. D’ailleurs, fort de ce constat, nous avons créé au sein de la mission locale des ateliers pour renforcer l’estime de soi. Ces jeunes m’ont confié également qu’ils rencontraient de grandes difficultés lorsqu’ils devaient accomplir des démarches administratives seuls. Je pense que le fait que je sois jeune moi-même et que j’ai été aussi confrontée à ce type de situation a aidé les autres jeunes à libérer leur parole. J’ai fait remonter toutes ces problématiques et bien d’autres encore au sein du groupe de travail lors des 5 réunions auxquelles j’ai participé.
Le rapport du groupe de travail a été remis au Premier Ministre le 5 juin dernier. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Déjà, je suis fière à titre personnel d’avoir modestement contribué à la mise en place de ce dispositif avec les 50 autres participants du groupe de travail. J’ai pu faire entendre ma voix et celles de tous les jeunes que je représentais. Et j’ai vu que tous les avis avaient été pris en compte. Le dispositif qui a été présenté est exactement celui que j’attendais au regard des différents échanges que nous avons eu au sein du groupe de travail. La Garantie Jeunes est un vrai programme d’accompagnement qui a pour but d’amener les jeunes vers l’autonomie et de co-construire avec eux un parcours personnalisé. Elle est aussi adaptée aux problématiques de territoire. Je pense que cette Garantie Jeunes va instaurer une vraie dynamique de groupe et que ces jeunes vont prendre conscience qu’ils ont du potentiel et des compétences.
Plus d’informations sur la Garantie Jeunes :
www.gouvernement.fr/presse/le-rapport-mode-d-emploi-de-la-garantie-jeunes-remis-au-premier-ministre